Mardi 8 Juin 2010
Lacryma Christi
Depuis quelques jours et en diverses occasions, la question de la prédestination est venue s'imposer dans les évenements, petits ou grands, du quotidien. C'est donc tout naturellement que j'avais l'intention d'en débattre avec vous aujourd'hui. Ayant parfaitement conscience que la question avait mis le pays à feu et à sang il y a quelques siècles, je me sentais toutefois prête à affronter la houle en m'accrochant au bastingage.
Avant de me lancer dans quelques récits imagés de ce qui m'amena à jouer les philosophes de supermarché, j'ai pris l'heureuse précaution de lire vos commentaires, préalable qui vous évita un sujet, certes intéressant, mais un brin rébarbatif.
Et c'est Manée de Font Sarade qui en quelques mots a ramené à ma mémoire, mieux que des souvenirs, des sensations d'enfance.
La terre de Bourgogne est noble, rouge, grasse et généreuse. En été, sous la chaleur étouffante elle craquèle en polyèdres irréguliers. Quand enfin la pluie arrive, elle s'annonce par une odeur caractéristique avant de venir s'écraser en grosses gouttes qui s'évaporent aussitôt sur le sol brûlant. Dans la campagne, son parfum se mêle à celui des foins, du bétail et de la pierre sèche des maisons. Existe t'il bonheur qui surpasse celui de poser les pieds nus sur le sol chaud et humide avant de vivement se mettre à l'abri quand l'averse devient plus dense?